Le Système de Management Qualité de la C.M.D.T.est certifié ISO 9001:2015 - N° 955441/r1

ACTUALITE

  Note d’Information Générale de la C.M.D.T. sur les conséquences de la Pandémie du COVID 19 sur la CAMPAGNE 2020/2021


Impact Covid-19 sur la campagne agricole 2020 / 2021

 Présentation de la C.M.D.T.

Créée en 1974, la CMDT est une société anonyme d'économie mixte, chargée de gérer la filière de production cotonnière du Mali. Elle assure plusieurs missions :

  • le conseil agricole en direction des producteurs de coton ;
  • la collecte, la commercialisation, l'égrenage du coton graine ;
  • la vente de la fibre de coton à l'exportation et aux industries textiles maliennes ;
  • la vente de la graine de coton.

La production cotonnière a connu un essor au Mali avec la création de la CMDT. En 2003/2004, la production cotonnière a atteint 620 000 tonnes ; c’était le record depuis la création de la CMDT. Ce record a été battu pendant les 4 dernières campagnes :

  • 2016/2017 : 647 000 tonnes de coton graine ;
  • 2017/2018 : 728 000 tonnes de coton graine ;
  • 2018/2019 : 656 000 tonnes de coton graine ;
  • 2019/2020 : 710 000 tonnes de coton graine.

Ce sont les 4 meilleures campagnes de la CMDT depuis sa création. Il faut noter que la CMDT encadre les céréales sèches (maïs, mil et sorgho). La production annuelle de ces trois cultures dépasse 2 millions de tonnes. Cela n’est pas connu de tous. A titre d’exemple, la production de la campagne 2019/2020 était de 2 442 600 tonnes. Ce niveau de production permet de dégager d’importants excédents pour le reste du pays.

Pour transporter et égrener le coton produit, la CMDT dispose d’environ 200 camions, 18 usines d’égrenage et quelques engins de génie civil. Le parc privé joue un grand rôle dans l’évacuation du coton vers les usines.

Il faut noter que de 2000 à 2020 la CMDT a connu 3 crises ayant conduit au boycott de la culture du coton par les producteurs. La première c’était en 2000/2001, la seconde en 2008/2009 et la troisième en 2020/2021. Le facteur déclencheur de ces crises est généralement lié au prix d’achat du coton graine, ou au prix de cession des engrais.

  1. Impact de la COVID-19 sur le prix d’achat du coton graine et la production cotonnière

Suivant les accords établis depuis 2005 entre la CMDT et les producteurs, le prix d’achat du coton graine est fixé par une commission composée en majorité de producteurs avant fin avril. Ce qui permet aux producteurs de mieux organiser leur plan de campagne. Le prix d’achat du coton graine est arrimé au cours de la fibre du coton sur le marché mondial. Aucun pays africain ne contrôle ce marché. Si les cours montent, alors le prix d’achat du coton s’améliore substantiellement. S’il baisse, le prix d’achat baisse également.

Au sujet de la question du prix d’achat du coton graine et du prix de cession des intrants agricoles au titre de la campagne en cours, il faut noter les points suivants :

  • Suite à la pandémie de la COVID-19, les cours de la fibre coton ont chuté. L’impact de cette chute sur le prix d’achat est qu’on passe de 275 FCFA/kg en 2019/2020 à 200 FCFA/kg en 2020/2021. Avec ces 200 FCFA/kg, en fin campagne le déficit de la CMDT sera autour de 3 milliards de FCFA. Le Gouvernement a été informé de cette situation difficile en mars 2020. Une quantité importante de balles de la campagne 2019/2020 reste encore stockée dans la cour de plusieurs usines.
  • Le Gouvernement avait accordé en avril une subvention de 10 milliards de FCFA, qui rapportée sur une production de 700 000 tonnes donnait environ 15 FCFA/kg. Ce bonus a été ajouté au prix du coton pour donner 215 FCFA/kg. La subvention étant transférée sur le prix d’achat du coton, alors les engrais devraient être cédés à leur prix coûtant.
  • Le Président Directeur Général, en collaboration avec le Président de la C-SCPC et le Directeur Général de l’OHVN, a organisé une tournée d’information à travers la zone cotonnière. La mission a commencé le 08 mai 2020 par Bla. En zone CMDT le PDG a animé des réunions à Bla, San, Yorosso, Koutiala, Dioïla, Fana, Kadiolo, Sikasso, Kolondièba, Bougouni, Kita. Ensuite il a tenu des réunions à Kati et à Ouélessébougou dans la zone OHVN.

Les réactions des producteurs qui allaient dans le sens de l’amélioration du prix d’achat du coton et des efforts à faire pour baisser le prix de cession des intrants ont été consignées dans un rapport qui a été transmis au Gouvernement. Les producteurs ne contestent pas le transfert de la subvention sur le prix d’achat du coton. Ils demandent un effort supplémentaire à l’Etat, car ils estiment que leur revenu est négativement impacté par les conséquences de la COVID-19.

  • C’est à la suite de ce rapport que le Premier Ministre a rencontré les responsables de la C-SCPC, les responsables des 4 syndicats paysans de la zone cotonnière, la CMDT et l’OHVN à la Primature le 07 juin 2020. A la suite de ces échanges, les producteurs ont proposé un bonus de 50 FCFA/kg. Le Premier Ministre a accepté ce bonus. Ainsi, le prix d’achat du coton graine est passé de 215 FCFA/kg à 250 FCFA/kg.

Ce bonus de 50 FCFA/kg fait passer la subvention de l’Etat de 10 à 35 milliards de FCFA. L’engrais reste cédé au prix coûtant avec l’accord des responsables paysans.

  • Des missions d’information ont été organisées à travers la zone CMDT et OHVN pour restituer la décision issue de la rencontre avec le Premier Ministre. Ces réunions ont été animées par les cadres CMDT des Filiales, de la Direction Générale et les responsables paysans de chaque Filiale.

Pour cette deuxième phase d’information, le PDG a animé des réunions à Koutiala, Yorosso, Kignan, Yanfolila et Kadiolo.

Il faut noter que l’adhésion des producteurs est intervenue à un moment critique de la campagne. Les pluies se sont arrêtées du 15 juin aux environs du 7 juillet 2020. Les producteurs du vieux bassin cotonnier, qui va de Yorosso à Fana en passant par Sikasso, généralement, n’acceptent pas semer le coton au-delà du 30 juin ; d’où la faiblesse des superficies coton et maïs semées.

En résumé, le refus de cultiver le coton est parti principalement de la baisse prix d’achat du coton graine suite à la pandémie de la CVID-19.

Le Gouvernement a accordé une subvention de 10 milliards, qui a par la suite augmenté à 35 puis à 40 milliards FCFA pour soutenir la filière.

Suite aux difficultés pluviométriques empêchant le semis du coton et du maïs, l’Interprofession du Coton regroupant la C-SCPC et la CMDT a demandé l’autorisation au Premier Ministre pour affecter 20 milliards de FCFA de la subvention accordée pour subventionner les engrais de 395 000 ha de coton et 330 000 ha de maïs.

Le plan de campagne coton en terme de superficie a été réalisé à moins de 30%, celui du maïs, principale céréale de la zone cotonnière, a été réalisé à moins de 60%. L’évaluation en cours donnera le niveau réel des productions cotonnière et céréalières attendues.

La non atteinte des prévisions d’emblavures en coton et en maïs a occasionné un important stock report d’intrants agricoles des cultures du système coton. Des dispositions sont prises au niveau de la CMDT et des coopératives pour assurer une bonne protection de ces produits, qui sont gardés pour la campagne agricole prochaine.

Globalement, la physionomie de la campagne est satisfaisante. De mi-juillet à cette fin du mois de septembre, la zone cotonnière est suffisamment arrosée. Toutefois, la stagnation d’eau sous les cultures est constatée dans les zones basses. L’état végétatif des cultures est satisfaisant.

Le cotonnier est généralement à la phase captulaison. Toutefois, la récolte a commencé sur les parcelles semées en fin mai-début juin.

Le maïs est à la phase maturation. Les premiers semis sont en cours de récolte.

Le mil/sorgho est généralement à la phase épiaison.

  1. L’impact de la COVID-19 sur l’économie nationale

L’impact attendu sur l’économie nationale est présenté ci-dessous :

  • Au niveau de la CMDT: Les revenus de la société vont considérablement baisser, ce qui affectera sa capacité d’investissement. Il faut noter que les besoins en investissement sont importants pour faire face à l’accroissement continu de la production cotonnière au Mali. La capacité des unités d’égrenage est inférieure à la production nationale de coton.

L’effet combiné de la pandémie de COVID-19 et de la baisse de la production cotonnière a durement affecté la trésorerie de la C.M.D.T.

  • Au niveau du personnel saisonnier de la CMDT: La baisse de la production cotonnière entrainera la fermeture de certaines usines d’égrenage. Cela se traduira par un manque de revenu pour le personnel saisonnier. Avec ce revenu, ces travailleurs apportaient un appui conséquent à leurs familles.

  • Au niveau des producteurs de coton : Les revenus issus du coton seront faibles cette campagne. Aussi la production du maïs, principale céréale de la zone cotonnière, va baisser. Cela aura un impact négatif sur le volume global de la production céréalière. L’excédent céréalier pour le reste du pays sera faible comparativement aux campagnes antérieures.
  • Au niveau des fournisseurs d’intrants agricoles : La baisse de la production des cultures du système coton se traduira par un niveau élevé des stocks d’intrants dans les magasins CMDT, OHVN et des coopératives. Le niveau de la commande des intrants va considérablement baisser, d’où un important manque à gagner pour les opérateurs économiques de ce secteur.

  • Au niveau des transporteurs de coton graine et de balles de coton: Les camions privés transportent environ 53% de la quantité de coton graine produit vers les usines d’égrenage et 100% des balles de coton vers les ports d’embarquement. La baisse de la production impactera négativement leurs revenus.

  • Au niveau des opérateurs des produits pétroliers : Le volume de la production cotonnière attendue suite à cette crise se traduira par une baisse de la durée de l’égrenage. Ainsi, les besoins en produits pétroliers pour le fonctionnement des usines, des camions et des engins vont baisser. Les opérateurs engagés dans ce secteur verront leurs chiffres d’affaire baisser.

  • Au niveau des huiliers : Plusieurs dizaines d’usines sont installées pour la trituration de la graine de coton. La baisse de la quantité de graine de coton induira une baisse de l’huile et d’aliment bétail produits au Mali. Pour satisfaire les besoins du pays, l’importation de ces produits deviendra obligatoire. Aussi, le chômage d’une partie des travailleurs de ce secteur sera inévitable.

  • Au niveau de l’Etat : La fibre de coton vendue sur le marché mondial est une source importante d’entrée de devises. Une baisse importante sera notée à ce niveau. Aussi, les montants des impôts et des taxes issus du secteur coton vont considérablement baisser.
  1. Les mesures de sortie de crise

Les travaux préparatoires de la nouvelle campagne agricole ont commencé. Divers scénarii sont esquissés en vue de la relance de la culture du coton dans un contexte où les cours mondiaux sont encore faibles. Ces scénarii, élaborés par la Direction Générale de la CMDT et soumis aux autres acteurs, sont en cours d’examen.

De même un plan de communication tendant à remobiliser les acteurs autour de nos stratégies et objectifs de production et de commercialisation est en cours d’élaboration.

LA C.M.D.T. EN BREF